Le soleil avait beau être haut dans le ciel, les Fumants ne s'arrêtaient pas pour autant. Depuis les nombreuses heures où ils travaillaient, leurs mains subissaient coups sur coups, mais jamais, au grand jamais, l'un d'eux aurait songer à se plaindre. Comment se plaindre, lorsque l'on vit en pleine nature avec un sentiment de liberté grandissant de jours en jours.
Même si pour Sarah cela faisait bientôt 5 ans qu'elle était installée à la Fumée, cette impression d'envol venait la réveiller chaque matin et cette sensation qui la poussait toujours à continuer, à profiter pleinement de chaque instant, et ce avec beaucoup de joie.
Alors oui, comment pourra-t-elle jamais songer à se plaindre dans ce paradis de verdure et d'aventure. Dire qu'il y a quelques années de cela, elle aurait prit peur. Aujourd'hui, la jeune femme était plus épanouis que jamais.
Ces années en ville avaient été certes assez tendres. Bien sûr toujours cette idée d'être Ugly et se faire traiter de Sarah la maigre ne l'avait pas gênée à l'époque. Maintenant, elle acceptait sa maigreur en silence et même si on lui faisait encore remarquer que ses épaules étaient trop carrées, elle s'en moquait éperduement car dans les conditions où elle vivait désormai; avoir des épaules larges et solides étaient un atout, qu'elle était fière d'avoir.
Sarah dégagea avec entrein, une énorme racine qui bloquait le morceau de métal au sol et s'essuya le front avec sa main en jetant un coup d'oeil à ses camarades. La pause de midi, viendrait rapidement mais pour l'instant le travail était la principale activité. La jeune femme rajustant son gant avec d'attraper de nouveau la racine et de la tirer avec force en arrière. Il y eut un craquement et celle-ci se dégagea avec force libérant l'étau qui était jusqu'alors emprisonné. Souriant devant cette victoire, la Fumante s'agenouilla et observa avec attention le morceau de métal.
C'était un bon morceau, assez large ce qui permettrait des déplacement plus rapide car ils pourraient se mettre plusieurs à même niveau avec leurs planches. Cette idée renforça l'enthousiasme de la jeune femme qui attacha avec soin le morceau de métal à sa planche. Le voyage allait être dur mais heureusement tôt la journée, les premiers travailleurs avaient dégagé la voix et posé du métal pour permettre des déplacements sur longue distance. Ainsi Sarah s'envola avec son morceau de métal qui pesait lourd et s'éloigna vers le campement. En traversant la forêt, elle respira à plein poumons l'air qui l'entourait et savoura pleinement cette ambiance sauvage qui régnait ici.
Dire que pendant toute son enfance, elle avait demeuré loin de cette beauté.